Qu’est ce que cela m’apporte ?
Je sors à peine d’un cauchemar dans lequel, poursuivie par un psychopathe, j’insultais ma voiture qui refusait de démarrer. Je me lève, encore contrariée par cette histoire de voiture (j’avais pourtant fait la révision il y a 1 mois p.…de bagnole) et je vais dans le salon.
Par la baie vitrée j ‘ai vue sur le chemin qui monte dans la pinède. Là, une silhouette en tenue rose et noire moulante apparaît et s’engage dans la côte en courant.
Mon esprit établit la connexion suivante
« C’est Lisa. On est samedi matin. Elle est élégante et sexy même quand elle fait un footing. Elle a déjà sûrement pris un petit dej à base de graines de chia, kiwi et lait de coco (bio évidemment) »
Et moi en pyjama pilou pilou, j’arrive à peine à insérer une capsule Lungo dans la machine à café. Une heure plus tard on sonne. C’est elle. Une jolie rougeur aux joues mais à peine essoufflée
Elle s’exclame : « coucou ma belle. Juste pour te dire que ce matin avec Frank on a fait plein de petits pains maisons. Passez en prendre quelques-uns dans la journée. Bon je dois filer, j’accompagne Mathieu à un forum étudiant. Pendant ce temps Frank va au Restos du cœur donner un coup de main comme d’hab. Ce soir on se regarde un film tous les 5 je suis contente.
- Ah cool. Je dis. Et tes 2 autres enfants ?
- Mika a piano au conservatoire et Lucie va avec des copines voir une expo. J’espère que ta maman va mieux. N’oublie pas de passer pour les pains. Bisous »
Elle part. Je ferme la porte en silence
Mais comment fait-elle ? Sportive, généreuse, cultivée, dynamique, sociable …
J’arrête ou je vais m’effondrer.
J’ai quoi par rapport aux autres ? Je suis quoi par rapport aux autres ?
Ce processus de questionnement par la mise en relation de notre vie par rapport à celle des autres a été théorisé par le psychologue social Léon Festinger sous le terme de « comparaison sociale » dans les années 50. D’après lui si on veut évoluer il est indispensable de se comparer.
Il distingue 2 types de comparaisons :
- La « comparaison ascendante « qui consiste à tenter d’égaler celui qui est tenu pour supérieur. Elle a l’avantage de stimuler l’ambition et si l’objectif est atteint cela satisfait l’estime de soi. (sacré Ego, que ferait-on sans lui ?)
- La « comparaison descendante :se comparer à plus malheureux à l’avantage de nous réconforter en relativisant nos échecs. (parfois cela nous ravit mais chuuuut !)
Mais pour revenir au cas de Lisa il est IMPOSSIBLE d’ambitionner de l’égaler. Parce qu’elle est parfaite, qu’elle cumule les qualités, qu’elle est sur tous les fronts, qu’elle… (stop je m’énerve toute seule là)
Et là j’écoute mon petit psychologue intérieur (oui j’en ai un) qui me questionne :
Parfaite par rapport à quoi ? A tout ? Est-ce possible d’être parfait ? Et toi tu aimerais être parfaite ? Pour donner cette image à qui ? Pourquoi ? Qu’est-ce que tu lui envies vraiment dans sa « perfection » ? Est-ce que tu pourrais essayer d’obtenir certaines de ses réussites par d’autres stratégies ? Et toi, quelles sont tes domaines de réussite ?
Ouhlà ! Mon psy intérieur est en forme aujourd’hui ! Ce n’est plus un questionnement c’est du harcèlement.
Alors je me pose un moment sur le canapé et je réfléchis.
Personne n’est parfait
Enfin je ne crois pas. Oui j’aimerais bien qu’on dise de moi « elle est parfaite ». Qui ? je ne sais pas ! Ce que je lui envie ? tout ! Non en fait je n’aimerais pas aller courir le samedi matin ni ingurgiter des graines de chia au saut du lit.
Par contre je trouve bien d’entretenir sa santé physique. J’aime aussi sa relation avec ses enfants faite d’échanges et de tendresse. Je peux obtenir ça moi aussi mais comment ? Mes domaines de réussite : je n’en ai pas ! Ah si peut-être des amis fidèles et géniaux, une chouette famille unie, un métier de passion…
Donc on récapitule : à moins de vivre au fond du Larzac dans une yourte je ne peux éviter de me confronter aux autres donc de me comparer.
Ajoutons à cela que se comparer peut-être parfois maléfique. Cela signifie qu’il faut parfois éviter de multiplier les occasions de se comparer à du factice (Instagram ça vous dit quelque chose ?)
Ensuite la seule personne avec laquelle je dois me comparer au quotidien c’est moi-même. Lister vos forces, vos atouts, vous réussites, vos valeurs et ce vers quoi vous voulez tendre. Comment faire pour que ce soir je me trouve meilleure que ce matin ?
En fait, le seul intérêt de la comparaison avec d’autres est de nous faire avancer : repérer ce que j’envie chez les autres, définir les objectifs pour atteindre ce qui me plaît et passer à l’action. Attention ! Votre objectif doit être atteignable et placé sous votre seule responsabilité. En clair avoir Jesse Williams dans son lit n’est pas vraiment de votre unique responsabilité.
Alors on regarde un peu plus à l’intérieur de soi et on se lance le défi de se faire évoluer soi-même ?
Je suis Emmanuelle, mon parcours est le suivant :
professeur des écoles pendant 13 ans (un grand bravo à celles et ceux qui y consacrent leur vie), j’ai démissionné pour faire de ma passion pour le théâtre mon métier
Comédienne, professeur de théâtre je me suis aussi formée en PNL pour apprivoiser un peu l’infini potentiel de mon esprit (en fait ça vaut pour tous les esprits…)
Je ne suis pas docteur en neuro-sciences, je n’ai pas la prétention d’enseigner quoique ce soit juste l’envie de partager des découvertes, des inquiétudes et je l’espère un peu de dérision.
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